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Recyclable, hydrosoluble, biodégradable et même… comestible, ce matériau révolutionnaire remplace déjà les films des tablettes de lave-vaisselle et les papiers d’emballage plastifiés.
Au sein du laboratoire d’ingénierie des matériaux polymères, Frédéric Prochazka, enseignant à l’Université Jean-Monnet de Saint-Étienne, mène depuis le début des années 2000 des recherches pour fabriquer un plastique hydrosoluble et biosourcé.
Un peu par hasard, en mélangeant la caséine avec plusieurs additifs biosourcés, il parvient à mettre au point un film plastique étirable transparent et hydrosoluble. Le scientifique sent qu’il tient quelque chose, un premier brevet est déposé en 2010. Mais il se heurte ensuite aux difficultés et à la prudence du marché, et propose en vain sa solution à plusieurs industriels. Heureusement, en 2014, il fait la rencontre de Marie-Hélène Gramatikoff, ancienne ingénieure plasturgiste du secteur automobile, qui cherche un projet de reconversion.
Huit ans et sept brevets plus tard, la société d’une cinquantaine d’employés a même construit une usine à Saint-Paul-en-Jarez (42), dont la première des six lignes de production est entrée en fonctionnement. Elle pourra produire à terme jusqu’à 10.000 tonnes annuelles de granulés de plastique à destination des plasturgistes.
Le succès rapide du plastique Lactips s’explique avant tout par ses caractéristiques. Fabriqué avec 70 % de caséine, d’autres ingrédients alimentaires et des additifs biosourcés, il est 100 % recyclable, biodégradable et hydrosoluble. Il présente de bonnes propriétés barrières pour les gaz et les graisses, un trait idéal pour le secteur de l’agroalimentaire. Il peut même être comestible. « Mais attention, tient à préciser Frédéric Prochazka, notre matériau ne peut pas remplacer tous les plastiques. En raison de son aspect hydrosoluble, il est banni de fait de nombreux secteurs, comme celui des bouteilles ou des sacs-poubelles par exemple. » Ses domaines d’application restent cependant nombreux.
Le 28/07/2022